Histoire de la reliure

La reliure au fil des siècles :

La reliure est née avec l’apparition du livre tel que nous le connaissons, entre le IIème et le VIème siècle.

Se présentant à l’origine en rouleau, le livre adopte alors la forme actuelle : le codex, compilation de feuilles réunies en cahiers, cousues avec un fil de lin ou de chanvre autour de nerfs de bœuf posés perpendiculairement aux feuillets et retenant deux planches de bois (les plats).

D’abord recouverts de plaques incrustées de pierres précieuses, les premières reliures étaient l’œuvre d’orfèvres. Puis les plats furent recouverts de cuirs, ciselés ou estampés à l’aide de fleurons ou fers, poinçons de métal dont l’une des extrémités gravée et chauffée est posée sur la peau légèrement humidifiée, afin d’y laisser une empreinte.

Parallèlement, quelques somptueux manuscrits enluminés étaient recouverts de tissus précieux : velours, soie, damas…

Le rangement debout n’étant né qu’au XVIème siècle, les ouvrages étaient alors posés à plat sur des pupitres, leurs reliures étant protégées par des cabochons cloués par les plats.

A la fin du XVème siècle, avec l’invention de l’imprimerie et le remplacement du parchemin par le papier, les livres prirent l’aspect que nous leur connaissons aujourd’hui. Les reliures, sous l’influence de la renaissance italienne, s’inspirèrent du classicisme grec. Les décors géométriques à entrelacs, dessinés pour Grolier, sont célèbres.

Chaque époque a été marquée par de grands relieurs, par exemple les Bozérian, au XVIIIème siècle, étaient les relieurs de Napoléon 1er.

Avec l’apparition du livre de peintre au XXème siècle, les ouvrages sont présentés en feuilles sous étui, l’éditeur laissant au bibliophile le choix de les faire ou non relier. Il en est ainsi aux Editions.

Quelques repères dans le temps :

IIème siècle – VIème siècle :

• Apparition du livre…

IXème siècle :

• Protéger le contenu ( ais en bois ), reliure très lourde…
• Estampe à froid (emprunte sur le cuir), emboutissage…
• Reliure faite en général dans les monastères.
• Ornements rappelant l’architecture, la peinture du moment…

XVème siècle :

• Enluminure, manuscrits…
• Incrustation de pierres précieuses, ivoire ( livre liturgique, parole divine )…

Renaissance XVIème siècle :

• Estampe à froid (ornementation, motif des rinceaux, entrelacs…, petits fers…)
• Motifs d’influence italienne.
• Page de garde (marbrure), fait dans des bains…

Fin XVIème – Début XVIIème siècle :

• Le semé.
• Les armes représentent la famille.
• Décoration à la fanfare.

XVIIème siècle :

• Nouvelle technologie : fer chaud = DORURE.
• Estampage d’origine arabe.
• Travail sur cuir  » les maroquins » (peau de chèvre)
• Couleur différente des maroquins.
• On va vers la sobriété du livre (Décor sobre et arme au milieu)…

XVIIIème siècle :

• Reliure dite à Dentelle (Rinceau antique).
• Début des signatures des livres des artisans.

Fin XVIIIème – Début XIXème siècle :

• Retour à l’antiquité.
• Au premier Empire.

XIXème siècle :

• Style rétrospectif…
• Entrelacs…
• Mosaïque…
• Couleur…

XXème siècle :

• Art nouveau.
• Style floral arrondi…

Les années 20. Art Déco :

• Retour à un style très sobre, épuré.
• Apport de créativité = LE LIVRE DEVIENT UNE OEUVRE D’ART.
• Livre d’abstraction,
• Utilisation de tous les matériaux actuels…
De grands créateurs : Marius Michel, Le Grain, Cretté, Paul Bonnet, Kieffer, Mercher… ont traversé le XXème siècle en étant les héritiers de ces « lieurs de livre » qui ont transformé un besoin en Art.

Un livre d’Art, c’est d’abord une présence. Celle de l’auteur bien sur, et celle des artistes qui l’ont illustré de gravures sur cuivre, sur bois ou bien encore de lithographies. Mais c’est aussi celle des Maîtres Artisans qui ont uni leur savoir-faire et leur passion pour le fabriquer.